Angélique Bernard naît en 1972 à Brossard, en banlieue de Montréal. Elle est l’enfant du milieu, entre deux frères.
Le sport est un aspect important pour sa famille. Son père est entraîneur de hockey et de soccer et ses deux frères pratiquent ces sports. Angélique joue au tennis dans une équipe de compétition et prend part à tous les sports à l’école, incluant le basketball, l’athlétisme, le volleyball, le handball et le badminton. Elle est arbitre de soccer dans les premières ligues de soccer féminin à la fin des années 1980. Elle aime également lire. Lorsqu’elle n’est pas sur un terrain de sport, on peut la trouver à la bibliothèque municipale.
Alors qu’elle est en 5e année, son école accueille un aventurier qui avait skié du nord du Québec jusqu’en Alaska, en passant par les Territoires du Nord-Ouest et le Yukon. Cela pique sa curiosité pour le Nord canadien et elle rédige un texte de quatre pages sur le sujet, alors que son enseignante avait demandé seulement quelques phrases!
Après avoir obtenu un diplôme collégial en lettres et langues au Cégep Édouard-Montpetit à Longueuil, Angélique étudie la traduction à l’Université Concordia. Dans le cadre du programme coopératif, elle fait son dernier stage au Bureau des services en français au Yukon à l’hiver 1995. Après deux semaines, elle sait que c’est ici qu’elle veut vivre. Elle retourne à Montréal terminer ses études et revient à Whitehorse à l’automne 1995.
Angélique travaille quelques mois à la Garderie du petit cheval blanc et, en mai 1996, devient la première employée du groupe de femmes francophones du Yukon, Les Essentielles, à titre d’agente de développement. Elle occupera ce poste jusqu’en mars 2001.
En mars 2000, elle lance son entreprise de traduction et offre des services de traduction, de révision, de recherche et de correction d’épreuves. De plus, entre novembre 2005 et mai 2012, elle travaille comme rapporteuse judiciaire pigiste.
En mars 2018, elle est nommée commissaire du Yukon, la première francophone à occuper ce poste dans l’histoire du territoire. Les piliers qui guident son travail sont la famille, l’éducation, la créativité et la fierté civique. Durant son mandat, elle crée le Prix Borealis du commissaire du Yukon pour la contribution littéraire, le Fonds pour le mieux-être Daisy-Mason, le poste de messager d’histoires du Yukon, le programme de financement de la Journée de la francophonie yukonnaise et l’épinglette du Yukon pour services rendus au territoire. Elle fait traduire le terme « commissaire du Yukon » dans les huit langues autochtones du territoire et transforme le deuxième étage de la maison Taylor pour y aménager un musée qui comprend une bibliothèque de consultation. Elle fait aussi construire et installer une petite bibliothèque gratuite sur le terrain de la maison Taylor et crée un jardin de la réconciliation en partenariat avec la Première Nation des Kwanlin Dün et le Conseil des Ta’an Kwäch’än.
Son mandat s’est déroulé durant la pandémie mondiale de la COVID-19 et s’est terminé en mai 2023. À l’automne de la même année, Angélique relance son entreprise de traduction.
En plus de représenter le Yukon à plusieurs conseils d’administration nationaux dans les domaines de la santé des femmes (Réseau canadien pour la santé des femmes), de l’éducation (Réseau national d’action éducation femmes), de la condition féminine (Fédération des femmes canadiennes-françaises) et des enjeux francophones (Fédération des communautés francophones et acadienne; Réseau Dialogue), Angélique assume la présidence de l’Association franco-yukonnaise, de 2010 à 2017.
Elle est présidente de l’Association de soccer féminin de Whitehorse, entraîneuse en athlétisme auprès du groupe Olympiques spéciaux du Yukon, joue dans des pièces de théâtre francophones et anime l’émission radiophonique Rencontres à titre bénévole depuis 25 ans. Elle s’engage également auprès de la Société d’histoire francophone du Yukon et est membre du conseil d’administration de la section de la Colombie-Britannique et du Yukon de la Société royale héraldique du Canada.
Angélique rédige des articles et des livres, dont un article « Le Théâtre francophone au féminin au Yukon » pour Les cahiers de la francophonie en France (2000); Les aventures d’Émilie Tremblay au Yukon (2002); un livre à colorier bilingue sur le 125e anniversaire de la découverte de l’or au Yukon (2021); le livret bilingue L’héraldique au Yukon (2023); et le livre bilingue De Fort Cudahy à la maison Taylor : Le Bureau du commissaire du Yukon (2024).
Quelques semaines après son arrivée au territoire en 1995, Angélique rencontre David Comchi, un anglophone de l’Alberta, qui est déménagé au Yukon après avoir terminé l’université. Ils se marient en 2001 et partent l’année suivante visiter l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Le couple continue à partager sa passion des voyages avec leurs deux garçons (Sébastien, né en 2009, et Samuel, né en 2011). Les enfants grandissent dans un environnement bilingue, pratiquent plusieurs sports et profitent de tout ce que la nature yukonnaise apporte.
Angélique est membre de l’Ordre du Yukon, Dame de justice de l’Ordre de Saint-Jean et compagne (fellow) de la Société royale héraldique du Canada. En 2019, elle est nommée au palmarès des dix personnalités influentes de la francophonie canadienne pour son engagement soutenu à faire rayonner le fait français au territoire.
Au Yukon, Angélique a trouvé une terre d’occasions et un endroit où elle a pu donner libre cours à sa devise de « S’ouvrir à toutes les possibilités. »
Photo Angélique Bernard
Credit: Angélique Bernard