Hélène Saint Onge entend parler du Yukon pour la première fois à l’âge de 12 ans alors qu’elle campait au camp Minogami, situé près de Shawinigan. En pleine nuit, on l’avait réveillée pour participer à un grand jeu dont le thème était la ruée vers l’or cette année-là! Avec étonnement, elle voit alors arriver des prospecteurs sur leurs radeaux de fortune, accueillis par des danseuses de french cancan et du maire et de la mairesse de Dawson! Plongée en pleine atmosphère du Klondike, elle prend conscience, en consultant une carte, que le Yukon existe pour de vrai. L’idée d’aller y faire un tour fait son chemin.
C’est en 1984 qu’Hélène réalise son rêve d’adolescente après avoir voyagé en Europe pendant un an. Cette jeune femme dynamique, originaire de Shawinigan, décide alors de mettre le cap sur le Yukon. Sa première impression est impérissable : après être descendue de l’avion directement sur le tarmac entouré de montagnes, elle s’était rendue à ce qui est aujourd’hui un simple hangar, mais qui, à l’époque, était l’aéroport de Whitehorse!
Hélène travaille d’abord comme monitrice de français à temps plein et, ensuite, à titre d’enseignante à l’école d’immersion française Whitehorse Elementary School. Entretemps, elle rencontre l’âme sœur en la personne de Yann Herry, qui avait été moniteur l’année précédant son arrivée. Puis naît sa première fille, Véronique, avec laquelle ils partent en voyage pendant un an. Destination : Nouvelle-Zélande, Hawaï, l’Italie, la Grèce, l’Espagne, la France, la Belgique, puis finalement un arrêt d’un an en Ontario où naît sa deuxième fille, Fanny, aujourd’hui elle-même maman de deux petites filles. Naît ensuite son fils Renaud et enfin Lara, bébé du millénaire. Hélène termine sa carrière en éducation comme directrice de l’École Whitehorse Elementary School, après avoir été directrice de l’École Émilie-Tremblay.
Retraitée depuis maintenant huit ans, Hélène renoue avec sa passion des voyages et se fait un plaisir de découvrir de nouveaux pays. Accroc de la marche, elle retourne marcher chaque année sur les sentiers de Compostelle en Europe.
Hélène se souvient des débuts de l’Association franco-yukonnaise, dont elle a d’ailleurs été présidente. À une époque où tout était à construire et où l’esprit des pionniers et pionnières prenait de l’essor, elle s’est investie au sein de plusieurs comités de l’AFY, a siégé à la Commission nationale des parents francophones, à la Fédération culturelle canadienne-française, puis au conseil d’administration du NAKAI Theatre du côté anglophone. Elle participe à l’exposition « Elles se racontent » des Essentielles en 2017.
Son expérience en éducation alliée à sa passion pour le théâtre l’amène à cofonder la troupe de théâtre éducatif le Théâtre de la Pastèque dans les années 1990, qui présentera au fil des ans six pièces pour enfants. Hélène rédige des guides pédagogiques pour les accompagner. Cette expérience stimulante lui vaut d’ailleurs le prix national de l’Association canadienne des enseignants de langue française (ACELF). Un prix en éducation au niveau territorial lui est décerné en 1996. Alors enseignante à l’école française, Hélène a la chance d’interpréter le rôle d’Émilie Tremblay lors du tournage de la vidéo sur la vie de cette célèbre pionnière. Le plus beau projet d’Hélène demeure le montage et la production de la comédie musicale « Le Petit Prince » avec les 450 élèves de l’école d’immersion française au Centre des arts du Yukon.
Engagée tant dans les arts que dans les communications, Hélène participe à la production du diaporama Le rêve magnétique, qui porte sur le Yukon. On la retrouve à titre d’animatrice sur les ondes de Radio-Canada à Whitehorse lorsque, pour la première fois, la communauté francophone peut s’exprimer sur les ondes radiophoniques, grâce à l’émission Rencontres. Elle est fière d’avoir animé la première émission en 1985. Musicale, elle aime jouer de la guitare.
La communauté francophone a grandi et a fait des petits. Pour Hélène, il est important de voir que les institutions scolaires et communautaires ont profité de cette croissance et qu’elles accueillent maintenant une troisième génération de petits franco-yukonnais et petites franco-yukonnaises, dont ses petits-enfants!
Photo Hélène Saint Onge
Credit: Hélène Saint Once