Ketsia Houde-McLennan naît en 1982 à l’hôpital de Chicoutimi et vit à l’Anse Saint-Jean.
Elle déménage à Montréal à l’âge de 4 ans. Elle grandit au centre-ville de Montréal, à la base du Mont-Royal, dans une ruelle bilingue où elle joue dans les deux langues avec les autres enfants. Elle s’organise pour les comprendre assez pour jouer.
Ketsia termine son secondaire à l’École Édouard-Montpetit. Elle étudie au Cégep de Maisonneuve en 2000 et obtient un baccalauréat en anthropologie de l’Université de Montréal en 2006.
Elle entend dire qu’il y a beaucoup de francophones qui font la cueillette de fruits en Colombie-Britannique, mais elle veut améliorer son anglais. Un ami lui parle du Yukon et de possibilités de travail dans les hôtels.
Elle atterrit au territoire en 2004 et y passe l’été pour apprendre l’anglais. Au début, elle dit aux gens qu’elle s’en va à Yellowknife, au Yukon! À son arrivée à l’auberge de jeunesse Hide on Jeckell, Ketsia rencontre quatre autres jeunes femmes qui voyagent seules. Rapidement, une bande de cinq amies se forme pour l’été. Par ailleurs, Ketsia est encore proche de l’une d’entre elles, qui est retournée en Australie. Elle rencontre un de ses meilleurs amis yukonnais en travaillant au Westmark comme serveuse et barmaid. Elle retourne ensuite au Québec.
Ketsia revient au Yukon en 2005 pour se reposer de l’année de grève à l’université. Elle repart une autre fois, mais à son retour à l’hiver 2007, elle restera pour de bon au territoire. Elle travaille au service de l’immigration à l’Association franco-yukonnaise (AFY). Ce poste la marque profondément et ce qu’elle apprend des immigrants et des immigrantes influence encore son travail aujourd’hui. Elle essaie de toujours amener cette perspective dans les projets qu’elle réalise.
Un des événements qui la convainc que le Yukon est pour elle a lieu durant le premier hiver passé en 2007. Ce soir-là, il devait faire -40 oCelsius et il y avait une fête disco collecte de fonds pour une cause quelconque. Ses colocataires la persuadent d’y aller malgré le froid. En entrant, elle s’émerveille : presque tout le monde porte un déguisement et danse. Pour une fille amatrice des raves de Montréal, cela l’impressionne et elle a le sentiment d’avoir trouvé sa place dans le monde.
Ketsia occupe son poste de rêve, celui de directrice générale des Essentielles, de 2009 à 2014. Imaginez, être payée pour être activiste féministe! Certains des projets qu’elle gère sont des expositions d’artistes féminines, une pièce de théâtre sur la réalité des couples bilingues, des campagnes sur le consentement et la prévention contre la violence, et la lutte pour les services en français. Ce fut en poste varié et haut en couleur.
Son parcours professionnel la mène ensuite au Centre d’hébergement pour femmes Kaushee’s Place et aux Services aux victimes du gouvernement du Yukon. Elle y rencontre des mentores qui lui enseignent tout ce qu’elle connaît dans la lutte contre la violence basée sur le genre.
Ketsia fait la connaissance d’une de ses meilleures amies, Josée Fortin, à travers les activités organisées par l’AFY. Elles passent plusieurs années à embraser les planchers de danse de la ville. Aujourd’hui, elles se tiennent plus tranquilles!
Ketsia participe à des projets de théâtre avec Les Essentielles et la troupe Art-Lequin, et découvre le Yukon avec des amies et amis rencontrés à l’AFY.
En 2011, elle rencontre son conjoint, Ryan McLennan. Leur fils Élliott naît en 2014 et leurs jumelles Amaya et Lilya voient le jour en 2017.
Ketsia se lie d’amitié avec une maman qu’elle rencontre dans son travail. Leur amitié se maintient, malgré les hauts et les bas d’être mères et travailleuses à temps plein.
Au Yukon, Ketsia a trouvé une terre de possibilités où elle a vécu des expériences intenses, à saisir rapidement. Elle ne serait pas la femme qu’elle est aujourd’hui sans toutes les personnes qu’elle a rencontrées au travail et dans sa vie personnelle, qui lui ont fait confiance et lui ont donné une chance.
Photo Ketsia Houde
Credit: Ketsia Houde
