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  • Les 30 ans des Essentielles

    Les 30 ans des Essentielles

    En 2025, Les Essentielles célèbreront une étape majeure de leur parcours : 30 ans d'engagement, de solidarité et d'actions pour l'égalité des genres et l'autonomisation des femmes et des personnes de divers genres au Yukon.

    Depuis leur création, Les Essentielles ont œuvré sans relâche pour créer un espace de soutien, de partage et de revendication pour les femmes francophones du territoire.

     

    Une année sous le signe de la célébration et de la réflexion

    Pour marquer cet anniversaire historique, Les Essentielles préparent une série d'activités tout au long de l'année 2025. Au programme :

    • Un retour sur 30 ans d'engagements, mettant en lumière les portraits de femmes ayant marqué la communauté franco-yukonnaise
    • Des activités communautaires et artistiques pour célébrer la créativité et la résilience des femmes au Yukon.

Kristiane Sormany-Albert naît à Fredericton au Nouveau-Brunswick en 1978.

Kristiane et sa famille arrivent au Yukon le 1er janvier 1988. Le mercure affiche -40 oC, les enfants sont affamés et tout est fermé en raison du congé des fêtes. L’agence immobilière a prévu le coup et a laissé sur le comptoir de leur nouvelle maison une boîte de céréales et du pain.

Elle intègre la 4e année à l’École Émilie-Tremblay. Elle sera la première finissante de l’école en 1996. Elle aura été la seule élève de sa classe de la 10e à la 12e année. Elle mentionne qu’elle avait l’impression d’être la grande sœur de tous les élèves de l’école. Elle les connaissait tous et ils la connaissaient tous. Elle remercie sa famille (sa mère, son père et ses deux frères jumeaux), le personnel enseignant, le conseil scolaire et les gens de la communauté franco-yukonnaise de s’être battus pour qu’elle puisse terminer son secondaire en français au Yukon.

Dans le cadre de son cours de gestion en 10e année, Kristiane organise une petite procure de matériel scolaire à l’école. Elle gérera avec succès Les petites trouvailles d’Émilie pendant trois ans. Elle est bénévole lors d’événements culturels francophones, comme la cabane à sucre et le souper à la bonne franquette. De la 7e à la 12e année, elle travaille aussi à la Garderie du petit cheval blanc.

Dès l’âge de 10 ans, elle développe un intérêt pour l’enseignement. Elle obtient un baccalauréat en éducation primaire en français de l’Université de Moncton au Nouveau-Brunswick en 2000. Durant ses études, elle revient au Yukon tous les étés, puisqu’elle est la cheffe du camp d’été francophone Les Picamps.

Kristiane aime l’enseignement, car elle peut ainsi transmettre le plaisir d’apprendre aux enfants et aussi garder son émerveillement. C’est qu’elle a eu d’excellents modèles! Elle cite son grand-papa Sormany, qui l’a encouragée à rester à l’école française et qui avait une passion contagieuse pour la francophonie. Il était alors recteur au campus d’Edmundston de l’Université de Moncton. Et sa grand-mère, enseignante en soins infirmiers à l’université, qui l’a inspirée vers l’enseignement.

Elle commence sa carrière d’enseignante à l’École des Quatre-Vents à Peace River en Alberta, où elle enseigne aux élèves de 1re et de 2e année pendant cinq ans. Elle déménage ensuite à Campbell River, sur l’île de Vancouver, en 2006, et enseigne à l’École Mer-et-montagne, dans les classes de maternelle et de 1re année, jusqu’en 2017.

Elle termine sa maîtrise en éducation en 2012 et devient, en 2017, conseillère pédagogique pour le Conseil scolaire francophone de Colombie-Britannique. Elle s’occupe, entre autres, de la petite enfance, de l’utilisation pédagogique de la technologie éducative, de l’apprentissage de la lecture et de l’écriture, de la francisation et du soutien aux nouveaux enseignants et nouvelles enseignantes.

Son enthousiasme et sa détermination lui valent plusieurs prix. À l’âge de 13 ans, elle remporte le Prix Jeunesse de la fête du Canada pour son travail communautaire, puis un prix d’écriture et une bourse d’études en français. Elle reçoit aussi la bourse d’Audrey McLaughlin pour les premiers de classe et une bourse de mérite académique de l’Université de Moncton. En 1993, elle est la plus jeune femme à décrocher un prix du Bureau de la promotion des intérêts de la femme pour son choix de terminer son secondaire à l’école française, créant ainsi un précédent et une nouvelle catégorie de prix pour les femmes âgées de moins de 18 ans.

Au Yukon, Kristiane a découvert la richesse des communautés francophones en milieu minoritaire. C’est dans ce territoire unique qu’elle a trouvé des racines solides, lui permettant de bâtir son identité en tant que fière francophone et éducatrice passionnée. Le Yukon lui a offert un environnement où elle a pu s’épanouir et où elle a appris l’importance de la solidarité et de la résilience. Grâce à ces expériences, Kristiane a pu transmettre à ses élèves non seulement le plaisir d’apprendre, mais aussi l’importance de la culture et de la langue françaises, même, et surtout, en milieu minoritaire.

Photo Kristiane Sormany Albert
Credit: Archives Aurore boréale