Louise Gagné naît en 1960 à Arthabaska, au Québec.
Sur la ferme familiale, elle apprend très vite à se débrouiller et assume des responsabilités à un très jeune âge. À huit ans, elle conduit le tracteur, amène le troupeau à l’étable avec son chien et donne du lait aux petits veaux. Entourée de forêts d’érables et de grands champs, Louise est aventurière, curieuse et indépendante. Elle part souvent seule des journées entières dans la forêt avec des livres et des outils pour construire des cabanes, observer les animaux et les oiseaux, suivre leurs traces et trouver les nids.
Louise passe ses étés à l’extérieur, près des arbres et dans les champs. Elle connaît les meilleurs endroits pour la cueillette de petits fruits et elle s’occupe du jardin. Elle joue au baseball et adore faire du vélo. En hiver, elle construit des forts et joue au hockey sur un petit cercle de glace qui est méticuleusement arrosé.
Les choix professionnels de Louise sont vite orientés par l’idée d’aider les gens et cela devient sa priorité et sa passion. Un nouveau programme universitaire, la psychoéducation, est offert à l’Université de Trois-Rivières en 1979. Unissant à la fois de solides connaissances en psychologie et le désir d’être au cœur de l’action dans les interventions, ce programme lui convient parfaitement. Ce sera une époque formidable, pleine de découvertes, d’amitiés partagées, de vie en appartement loin de la famille, une expérience formatrice qui enrichit sa personnalité. Dès la fin de sa scolarité, Louise se dirige vers le milieu scolaire. Durant plus de 30 années, elle fait la découverte d’enfants et d’adolescents et adolescentes qui traversent des périodes de vie noires. Louise les accompagne en tentant d’apporter un peu de lumière et de faire appel à leurs talents pour y faire face. Ces jeunes lui apprennent beaucoup. Elle côtoie également des enseignantes et des enseignants dévoués.
Louise rencontre son conjoint Félix, qui l’accompagne depuis 40 ans, à Québec. Leur fils Antoine naît en 1988, leur fille Roselyne en 1992. Louise et Félix se complètent. Félix apporte beaucoup de folie. Louise ne s’ennuie jamais avec lui. Il déborde d’énergie. Malgré leurs différences de tempérament, le couple partage les mêmes valeurs avec complicité, respect et amour. Louise et Félix élèvent leurs deux enfants comme une équipe solide et aimante. De toutes ses réussites, sa famille est celle qui compte le plus.
Louise arrive au Yukon en 2011, à l’âge de 50 ans, après avoir vécu à Montréal pendant 25 ans.
Leur nid désormais vide, Louise et Félix font le grand saut vers le Nord canadien et se lancent dans l’inconnu, en disant que c’est pour un an. Dès le départ, elle est éblouie par l’accueil de la communauté francophone formidable. Elle se sent également privilégiée de connaître une nature aussi belle, de respirer un air sain et d’évoluer dans un environnement où la présence de l’être humain se fait encore rare. Intéressée par la géologie, le climat, la diversité des forêts, les écosystèmes et les sciences naturelles, elle comprend vite qu’elle se trouve dans un environnement particulier.
À son arrivée au territoire, Louise parle très peu l’anglais. Pendant trois mois, elle suit des cours d’anglais intensifs. Elle trouve ainsi la confiance pour bien se débrouiller dans cette langue. Louise est très fière d’avoir fait cet apprentissage à 50 ans.
L’idée de rester au Yukon fait doucement son chemin et Louise se trouve un emploi à l’École Émilie-Tremblay comme psychoéducatrice. Elle a la possibilité de travailler avec un chien d’assistance, de poursuivre des connaissances en psychologie et en neurosciences, et de réaliser des projets dont elle a envie et qui lui permettent de développer sa créativité. Sa fin de carrière est riche en découvertes et elle a le sentiment d’apprendre constamment.
Elle travaille étroitement avec Sandra St-Laurent, du Partenariat communauté en santé. Ensemble, elles élaborent différents outils, des colloques et des conférences sur des sujets concernant la petite enfance, l’adolescence et la famille.
Louise découvre le groupe Les Essentielles en raison de la grossesse de sa fille Roselyne. Louise trouve le personnel généreux, compétent, à l’affût de tout ce qui concerne la petite enfance, la maternité, la famille, et s’empressant de bien répondre aux femmes franco-yukonnaises. Il y a de l’originalité dans les thèmes de discussions abordés.
À la retraite depuis quelques années, Louise essaie de s’engager davantage avec les activités proposées par l’Association franco-yukonnaise, surtout celles du comité Franco 50. Elle consacre son temps à sa famille, sa nouvelle vie de mamie Lou (elle est grand-maman de trois petits-enfants : Gabriel, Emmanuel et Ernest), ses amis et amies. Elle aime aussi faire de longues marches et profiter de la nature généreuse au Yukon.
Le Yukon lui a permis de renouer avec son côté sauvage et libre. Comme la vie est belle et précieuse, Louise essaie de vivre au temps présent et de savourer chaque instant en s’entourant de personnes inspirantes, optimistes, curieuses, ouvertes d’esprit et gaies.
Photo Louise Gagné
Credit: Félix Turcotte