Louise Girard naît en 1952 à Chénéville, au Québec. Elle est la sixième d’une famille de dix enfants (six filles et quatre garçons).
Louise fréquente l’école primaire à Chénéville. Dès son enfance, elle démontre un désir d’être « en charge ». Elle sera princesse du carnaval d’hiver de Chénéville à l’âge de 6 ans et, un peu plus tard, mairesse au camp d’été du village. Elle participe activement au mouvement des majorettes et joue dans les pièces de théâtre à l’école.
Elle fait ses études secondaires à la polyvalente de Sainte-Rose (Laval) au Québec. Elle découvre vite un intérêt pour les chiffres et décide de faire une 12e et 13e année à l’école commerciale et obtient un diplôme en tenue des livres. Elle se rend également compte de l’importance d’être indépendante.
En avril 1976, Louise quitte le Québec pour le Yukon avec son chum Ronald, qui était déjà allé dans l’ouest du Canada et voulait y retourner. Il rêvait d’aller vivre « dans le bois » et faire de la chasse et de la pêche!
Comme Louise ne parle pas anglais, le fait de partir loin de sa famille vers un territoire dont elle ne maîtrise pas la langue la rend un peu anxieuse. Elle doit apprendre très vite, car elle commence à travailler en août 1976 comme commis-comptable pour le Yukon Indian Centre (un regroupement d’organisations autochtones). Elle trouve ce travail très intéressant, car elle apprend beaucoup sur la culture des Premières Nations.
Louise et Ron expérimentent la vie dans une cabine, sans électricité ni eau courante. Il faut aller chercher l’eau avec les chaudières blanches, faire chauffer l’eau pour prendre un bain, faire bouillir l’eau sur le four à bois pour nettoyer les couches en coton de leurs deux enfants : Sarah et Terence, nés en 1977 et en 1980. Louise apprend la débrouillardise. Comme Internet n’existe pas encore, elle doit trouver l’information dans les livres pour en apprendre plus sur la chasse à l’orignal. Elle apprend aussi sur le tas à dépecer, à nettoyer et à mettre en conserve 75 lapins.
Lorsque Terence a trois semaines, la famille part en automobile à la découverte de la route Dempster (ouverte en 1979) pour voir le soleil de minuit. Elle fait très vite l’expérience des maringouins nordiques et mange tous ses repas dans la voiture! Elle arrive à Inuvik le 1er juillet et campe dans une tente. Les matins sont encore froids et le déjeuner gèle dans le poêlon.
Le même été, la famille descend la rivière Big Salmon en canot pour chasser l’orignal. Elle apporte de la nourriture, mais pas assez pour huit jours. Pour combler le manque de nourriture, la famille peut compter sur les talents de chasseur de Ronald. Il pleut pendant huit jours. Tout est mouillé tout le temps.
Louise fait son cours de comptable par correspondance. Elle postait tout à Vancouver et devait recevoir les commentaires avant de pouvoir continuer les leçons. Il lui a fallu près de 20 ans pour terminer le cours, entre la naissance des enfants et le travail à plein temps.
En 1981, Louise commence à travailler pour le Yukon Native Products, l’organisation qui fabriquait les fameux Yukon Parka. Tony Gonda et Louise mettent sur pied cette entreprise, qui fait partie du National Indian Arts and Crafts et vend ces manteaux à Ottawa et à travers le pays.
En 1987, Louise commence sa carrière au gouvernement du Yukon et occupe divers postes, notamment à la Commission des accidents de travail, au ministère de la Santé comme directrice des programmes de santé et à la Société d’habitation du Yukon comme directrice des finances. À sa retraite, en 2007, elle en est vice-présidente des opérations.
Ses enfants fréquentent l’École Émilie-Tremblay et la famille participe à beaucoup d’activités au sein de la communauté francophone. Elle prend part aux premiers repas café-rencontre dans la petite maison rose.
En 1991, Louise a l’occasion de faire partie, avec plusieurs autres personnes de la communauté francophone, de la pièce de théâtre Un jardin sur le toit. Ce fut une belle expérience pour elle et tout le monde avait travaillé fort pour faire de ce projet un grand succès.
Louise est trésorière au sein du conseil d’administration de l’Association franco-yukonnaise pendant plusieurs années, membre du conseil d’administration du Centre des jeunes parents (Teen Parent Centre) et trésorière de la station de ski du mont Sima dès le début de l’organisme dans les années 1990. Outre cela, elle est accompagnatrice lors d’un voyage dans la ville de Québec pour le programme d’immersion française, organise plusieurs collectes de fonds pour la troupe de danse Les Souliers dansants, est trésorière de l’Association communautaire de Tagish pendant plus de 10 ans, ainsi que trésorière et membre active du Service de pompiers volontaires de Tagish. Elle aide aussi Thérèse Lacroix avec le programme des Guides en français à Whitehorse.
Louise a une passion pour les voyages. Au cours des années, la famille passe Noël au Mexique ou ailleurs. Les enfants apportent leurs livres et continuent l’école en voyageant. En 2001, Ron et Louise prennent une année sabbatique et font le tour du monde, et elle continue à voyager durant sa retraite. Le couple fait un safari en Afrique, un trek pour aller voir les gorilles de montagne au Uganda, et visite la Tasmanie, la Nouvelle-Zélande, l’Australie, Cuba à vélo, le Vietnam, Bali et plusieurs autres pays de l’Asie et de l’Amérique centrale.
Louise est l’heureuse grand-mère de quatre petits enfants (deux filles et deux garçons). C’est le plus beau cadeau que la vie pouvait lui apporter.
Photo Louise Girard
Credit: Louise Girard