Nathalie Parenteau naît à Montréal dans une famille qui a de profondes racines dans la région des Bois-Francs au Québec. Ses parents chérissent les arts, donc le ballet et la peinture font partie de son enfance, et les jours de l’An se passent à écouter son grand-père leur offrir des récitals de Rachmaninoff au piano. Son père, ingénieur civil, travaille à Plessisville et à Drummondville. La famille le suit.
À l’âge de 18 ans, Nathalie atterrit à Whitehorse, un 4 janvier 1983, pour y travailler comme bénévole avec un groupe jeunesse. Ce fut une arrivée mémorable, car le mercure affichait -47 oC! Elle adore immédiatement la région. À cette époque, Whitehorse ressemble vraiment à une ville de la dernière frontière; les feux de circulation se comptent sur les doigts d’une main. Nathalie travaille pendant trois mois à la Yukon Conservation Society et, les fins de semaine, elle apprend des trucs et des astuces sur la vie dans le Grand Nord.
À la fin de son programme, elle décide de prolonger son séjour, car elle réalise le rêve de sa jeune vie, soit vivre loin dans les bois et subsister par ses propres moyens. Son année passée sur les rives du lac Tagish dans un tipi la remplit de paix et d’émerveillement. Entre les incessants labeurs que ce mode de vie entraîne, Nathalie peaufine sa pratique artistique qui commence à réclamer une partie de plus en plus grande de son attention.
Elle passe quelques années dans le luxe d’une tente de prospecteur retapée et renforcée de bois au pied du mont Nares. Les étés, elle travaille au Centre d’information touristique de la petite communauté de Carcross. Elle y rencontre plusieurs personnages légendaires, comme le fameux guide de chasse tlingit Johnny Johns; Georges Simmons, un aviateur important alors que le territoire en était encore à ses tout premiers pas; et Kay McDonald, une femme coriace et débrouillarde reconnue pour ses exploits d’aventureuse et son dévouement envers les animaux.
Encore dans la vingtaine et après ses expériences de vie alternative et de voyages, Nathalie décide de faire des études universitaires et obtient un baccalauréat en biologie à l’Université Western Ontario. Diplôme en main, elle revient au territoire et décide de renouer avec son côté artistique, qui avait été mis en jachère depuis quelque temps et qui lui manquait énormément.
Elle prend part à plusieurs expositions et participe à l’élaboration de murales. Pour arrondir les fins de mois, elle offre ses services en tant qu’artiste à la pige. Depuis près de 25 ans maintenant, Nathalie vit entièrement de son art et ses œuvres sont mises en vitrine dans plusieurs galeries au Yukon, au Canada et en Alaska. Sa toile Spirit Bear a fait partie de la collection d’art au bureau d’Angélique Bernard, commissaire du Yukon, de 2018 à 2023.
Nathalie et Peter, son conjoint de longue date, vivent à Whitehorse et éprouvent tous deux une grande passion pour les chiens, les livres et les espaces sauvages. Ils vont fréquemment saluer leurs familles au Québec et en Californie.
Nathalie est honorée de pouvoir dire qu’elle a vu naître Les Essentielles, il y a déjà quelques décennies de cela, et elle se vante d’avoir conçu leur premier logo. C’est un bonheur pour elle que de voir cette organisation s’épanouir et offrir plusieurs programmes de soutien et d’encadrement aux femmes francophones et francophiles du Yukon. Avec cette présence, les femmes ne sont jamais seules et sans ressources, et elles sont toujours accueillies avec un sourire à chaque rencontre.
Photo Nathalie Parenteau
Credit: Peter Von Gaza