Sandra St-Laurent naît en 1974 à Sherbrooke, au Québec. Elle a une petite sœur.
Adepte de plein air, la famille s’installe en campagne estrienne afin d’être près de la nature.
Sandra fait ses études primaires à l’école des Deux-Rives, à Bromptonville. Puisqu’il n’y a pas d’école secondaire pour les filles, elle part étudier au Collège privé Mont Notre-Dame de Sherbrooke. Elle adore cet environnement super stimulant et côtoie toujours son groupe d’amies du secondaire. Depuis l’enfance, elle passe ses fins de semaine en canot ou à escalader les Appalaches en famille.
Elle étudie ensuite au Cégep de Sherbrooke, puis termine un baccalauréat en anthropologie à l’Université Laval.
En 1995-1996, elle étudie à l’UCL, en Belgique, où elle fait, en parallèle, une licence en médecine tropicale et développement international afin de préparer sa maîtrise en anthropologie de la santé de retour à Québec, l’année suivante. Elle fait son terrain de recherche au Cambodge, jusqu’à ce que l’Université Laval lui somme de quitter le pays (risques de guerre civile durant les élections). Elle traverse donc la frontière à pied et part explorer l’Asie du Sud-Est. À l’automne 1998, Sandra réalise enfin son rêve nordique en déménageant au Yukon pour y rédiger son mémoire de maîtrise.
Le Yukon correspond parfaitement à son idée d’engagement et de dynamisme. Une semaine après son arrivée, elle fait partie de deux conseils d’administration (Association franco-yukonnaise (AFY) et Les Essentielles).
En 1999, Sandra effectue, pour Les Essentielles, la recherche et la rédaction de L’Album des femmes qui brosse le portrait de 27 femmes francophones et francophiles ayant marqué l’histoire du territoire de 1980-2000.
En 2001, elle codirige l’organisme féministe où elle développe le dossier « santé » pour la franco-yukonnie. Elle gère l’étude de besoins en santé (2003), crée le programme « Papas, mamans et bébés en santé », met sur pied le programme « Vieillir en santé » et lance la revue Le Nombril.
De 1999 à 2003, Sandra siège au conseil d’administration de fondation de ce qui deviendra la Société santé en français. Entre 2002 et 2003, elle crée le réseau Partenariat communauté en santé (PCS) qu’elle dirige depuis 2003. Elle poursuit d’autres études universitaires : certificat en gestion des services sociaux et de santé (UQAM, 2019), programme court en espagnol (2009), en gestion (2011) et en littérature populaire (2019). Elle détient aussi un certificat en création littéraire de l’Université Wesleyan (É.-U., 2023). Universitaire à vie, elle étudie toujours à ce jour.
En 2000, pour célébrer le millénaire, Sandra et son amie Stephanie Burchell créent le projet « Migration ». Elles présentent des ateliers artistiques à Whitehorse, Haines Junction, Dawson et au Great Northern Art Festival (GNAF) d’Inuvik (TNO). Une partie de l’exposition termine sa propre migration en Europe.
Sandra rencontre son conjoint Philippe Cashaback au Yukon, alors que tous deux siègent au CA de l’AFY. À l’automne 2005, ils célèbrent leur union par un mariage traditionnel hawaiien, pieds nus sur une plage, accompagnés de quelques amis-témoins yukonnais. Le couple a deux enfants, Camille (2009) et Chloé (2011), et les parents sont très engagés dans l’éducation et le sport de leurs filles.
En parallèle à son travail en santé, Sandra a toujours été active dans les arts. Une saucette au théâtre (Albertine en cinq temps — Les Essentielles 2001) et l’organisation du premier Les monologues du vagin bilingue au pays (Les Essentielles 2002), puis en danse (Longest Night Society et pour le film The Lottery Ticket (Brian Fiddler). Elle garde une place spéciale pour la lecture et l’écriture. Elle remporte le Prix littéraire du Grand Nord en 2003 et 2006 avec ses nouvelles. Depuis 2006, elle se concentre surtout sur le haïku, le haïbun et le haïga. Sa poésie est publiée en français et en anglais un peu partout dans le monde, dans des revues spécialisées et anthologies, notamment l’anthologie Poésie franco-ouestienne 1974-2024.
Bénévole dans l’âme, Sandra est présentement la coordonnatrice régionale pour la Colombie-Britannique et les territoires pour Haiku Canada. Elle représente aussi le Yukon au CA du regroupement des écrivains.es du Nord et de l’Ouest canadien (RÉNOC). Elle est la fondatrice d’une revue virtuelle pour Haiku Canada (en anglais), et agit à titre de réviseure et graphiste pour Solstice Haiku et Haiku Canada. Elle est membre de plusieurs regroupements nationaux et internationaux d’écriture.
Pendant neuf ans, elle anime un club de lecture francophone pour adultes, puis, en 2015, elle crée le club de lecture « Les p’tits yeux pointus » pour le sixième anniversaire de sa fille Camille. Bénévole, ses activités lui permettent de gagner des prix au niveau national par leur club de lecture qui sont réinvestis pour bonifier la collection de livres en français à la bibliothèque de Whitehorse (valeur de plus de 2 000 $). Le groupe est invité à quelques reprises par la commissaire du Yukon, Angélique Bernard, à faire des lectures en français dans le cadre de la Journée de l’alphabétisation au Yukon.
Sandra remporte le prix Alma-Castonguay pour la femme remarquable remis par Les Essentielles en 2007 et le prix Hélène-Charbonneau en médiation culturelle remis par Communication-Jeunesse en 2017 pour son engagement envers la littérature au pays. En 2023, elle reçoit le prix d’engagement exceptionnel de l’Association franco-yukonnaise pour son travail inlassable de mise en place de services en français pour la communauté. Son plus grand honneur fut d’accompagner ses deux parents, feu Gilles (2006) et feu Monique (2022), jusqu’aux derniers moments de leur vie. La proche aidance tient depuis toujours une place importance dans son cœur et dans son travail en santé.
Les rencontres au Yukon, que ce soit dans le domaine de la santé, des arts, ou au sujet des questions d’équité (féminisme et francophonie) ont été déterminantes dans sa vie. Elle se sent choyée d’évoluer dans une si belle communauté francophone et artistique et de contribuer, à sa manière, à son rayonnement et à sa santé. Alors que c’est le paysage géographique qui l’a attirée au Yukon, c’est le paysage humain qui la fait y rester.
Photo Sandra St-Laurent
Credit: Camille Cashaback St-Laurent