Stéphanie Chevalier naît en 1976 à Orléans, en France.
De 1981 à 1984, elle part vivre avec sa famille aux États-Unis, près de New York. C’est le début de sa relation avec l’anglais et le continent américain.
Elle obtient un baccalauréat en administration des entreprises avec une majeure en ressources humaines à l’Université d’Orléans, puis un master en management avec une majeure en gestion des institutions culturelles à l’Université Paris X-Dauphine, en France.
Stéphanie retourne aux États-Unis à la fin de ses études, en pensant qu’elle s’y installerait un jour. Cependant, elle ne se sent pas d’atomes crochus avec les valeurs de ce pays. Elle rend donc visite au frère d’un ami installé à Montréal. Elle a le coup de foudre pour cette ville, sa vie artistique, les lofts des amis; elle s’y sent bien.
Elle retourne en France et trouve du travail dans des salles de concert. Elle oublie un peu son rêve d’outre-Atlantique, mais, quelques années plus tard, elle accompagne sa sœur à New York, pour lui montrer où elle est née, et toutes les deux font une escapade à Montréal. Stéphanie reprend alors le fil de son rêve américain et entame un processus pour immigrer au Québec.
À l’aube de ses 30 ans, elle est sélectionnée pour l’immigration québécoise. Avant de compléter le processus et, comme elle ne connaît pas grand-chose d’autre du Canada, elle décide de partir, sac au dos, pour l’explorer plus, avec un permis vacances-travail (PVT). En effectuant des recherches, elle découvre les cultures inuites qui la fascinent. Quand elle fait sa demande de PVT, elle indique vouloir aller dans le Grand Nord, et c’est alors qu’on lui propose de rencontrer la responsable de l’immigration de l’Association franco-yukonnaise (AFY), Yvette Bourque, en tournée en France.
Après un bref passage à Montréal, Golden et l’île de Vancouver, Stéphanie met les pieds au Yukon en 2007. Elle arrive à Skagway par le traversier. Elle se souvient des longues journées à travers les fjords brumeux du printemps, puis de son voyage sur le pouce vers Whitehorse.
L’AFY est une balise dès son arrivée au territoire. Après y avoir été employée, elle devient contractuelle pour l’organisme. L’un de ses contrats préférés sera le développement d’itinéraires touristiques pour l’application baladodécouverte. Grâce à cette expérience, elle a pu plonger dans les tréfonds de l’histoire francophone yukonnaise. Elle en est ressortie avec une appréciation profonde et plus éclairée pour le Yukon et sa francophonie.
Le Festival de musique Frostbite, dont elle a été vice-présidente puis présidente pendant trois ans, a beaucoup forgé son expérience du territoire. L’événement est exigeant, mais lui a valu la belle récompense de voir 200 bénévoles se présenter au festival chaque mois de février, sans compter le public. La Yukon Film Society, dont elle est la directrice générale pendant trois ans, est l’occasion pour elle de plonger dans le monde du cinéma, et de tisser des liens avec des organismes autochtones avec lesquels elle organise une tournée d’artistes.
Sa rencontre avec Julie Ménard est fondamentale dans sa vie personnelle. Rapidement, cette dernière devient sa colocatrice, sa meilleure amie et sa famille adoptive au Yukon.
Autre aspect qui lui apporté beaucoup de magie pendant les dix premières années : les voyages à vélo, en canot, les randonnées, la découverte de la nature et des communautés yukonnaises.
En 2013, elle part faire du cyclotourisme pendant trois mois en Amérique du Sud. Elle y restera six mois. À son retour au Yukon, elle sait qu’elle ira passer plus de temps sur ce continent. Elle retourne donc au Chili en 2016. Lorsqu’elle pose ses bagages à Santiago, on lui vole son vélo. Elle fait le tour de tous les magasins de cyclisme et le retrouve dans celui de Ricardo (Ricky), où quelqu’un l’apporte pour une réparation. Elle se lie d’amitié avec lui et son équipe et ils deviennent sa communauté, très centrée sur le vélo, jusqu’à ce que sa relation avec Ricky prenne un tour plus intime.
Leur fille, Lila, naît en 2019. Son arrivée bouleverse leur vie, profondément marquée, jusque-là, par les aventures et l’indépendance. Chaque jour, Stéphanie se considère chanceuse d’être devenue maman grâce à elle, juste quand elle s’habituait à l’idée qu’elle n’aurait pas d’enfants. Ses premières années de maternité au Chili ont été difficiles. Elle avait des amis avec lesquels pédaler, mais peu de personnes-ressources avec lesquelles apprendre à être mère. De plus, une profonde crise sociale sévit au Chili cette année-là, suivie par la pandémie mondiale. Ces événements renforcent son sentiment d’isolation.
En 2022, Stéphanie, Ricky et Lila viennent rendre visite à des amis au Yukon, et finissent par s’établir au territoire. Stéphanie ressent un grand soulagement en arrivant à l’aéroport de Whitehorse, car elle rentre chez elle! Ce grand changement a demandé beaucoup d’adaptation pour son conjoint, mais ils sont vraiment heureux d’avoir choisi de revenir s’installer en famille au Yukon, tout en gardant un pied au Chili, qui leur tient vraiment à cœur.
À partir de 2023, Stéphanie travaille à la Ville de Whitehorse à titre de coordonnatrice du développement économique et elle joint le conseil d’administration de l’Association franco-yukonnaise en 2024.
Au Yukon, Stéphanie a trouvé une communauté pour la soutenir, des conditions de travail respectueuses et un environnement harmonieux où élever sa fille. Son conjoint reconnaît que peu d’endroits réunissent autant de conditions favorables à la vie familiale que le Yukon.
Photo Stéphanie Chevalier
Credit: Stéphanie Chevalier